Témoignage Abasse T.

Publié le 19 janvier 2022 Mis à jour le 19 janvier 2022

Abasse T. a été diplômé d'un Diplôme d’Ingénieur en Génie Electrique.

Présentation 

J’occupe depuis trois mois le poste d’ingénieur chargé études et d’expertise en matériel Haute Tension, au sein du gestionnaire de réseau de transport d’électricité RTE (Groupe EDF). Auparavant, j’ai exercé pendant neuf ans le rôle d’expert technique en moyenne tension pour le groupe industriel ABB. 

Ma première expérience professionnelle dans la mesure électrique a eu lieu entre 2007 et 2011, par une fonction de technicien supports produits chez Enedis Chauvin-Arnoux. Référent technique dans un service commercial à l’international, j’ai pu faire évoluer le poste vers celui d’ingénieur d’applications en incluant des mises en service dans plusieurs continents et des animations de formation sur des systèmes de conversion et gestion d’énergie.
Ces compétences, que j’ai pu développer en génie électrique et en systèmes numériques, se sont construites grâce à des connaissances acquises lors de mon parcours scolaire. Après un Bac STI option électronique, j’ai poursuivi mes études supérieures avec un DUT GEII et une licence EEA. Puis à l’issue d’une année en école d’ingénieurs à l’EFREI, j’ai interrompu mes études en L3 pour des raisons financières et de réorientation de l’établissement vers les métiers de l’informatique. 

Ces différentes expériences m’ont permis d’entreprendre et encouragé à achever mes études. J’ai donc finalisé une VAE totale en décembre 2019 pour obtenir le diplôme d’Ingénieur en Génie Electrique avec « mention Bien » attribuée par le Jury.  

 

Quelles ont été vos motivations pour entreprendre une VAE à l'Université Clermont Auvergne ?

Lors d’entretiens effectués avec un conseiller VAE, on m’a vivement recommandé de rechercher des établissements dont le référentiel correspondait à mon expérience. Ainsi, les Unités d’Enseignement proposées par l’UCA et le Réseau Polytech couvraient aussi bien le Génie Electrique en courants « forts » et « faibles que les systèmes numériques ». Complété d’un socle important en Sciences Humaines et Sociales, mon choix a été conforté rapidement. Cette complémentarité apporte une dimension très professionnelle et une reconnaissance sur le marché de l’emploi. Avec deux nouvelles matières qu’étaient la robotique et le model checking, j’ai bénéficié d’un élargissement de mes connaissances.

De plus, la possibilité de la démarche partielle ou totale, le jalonnement clairement identifié des livrables, et surtout l’accompagnement fortement recommandé ont été les éléments challengeant.


 

Comment s'est déroulée votre démarche ? 

Pour mener à bien la VAE, j’ai pu bénéficier d’une présentation de la démarche par un enseignant puis d’un accompagnement par ma référente VAE, d’un enseignant expert et d’une correspondante administrative qui furent indispensables pour plusieurs raisons : 
  • Les entretiens initiaux pour comprendre les attentes de l’établissement pour le livret 1 de recevabilité et le livret 2 de validation.
  • La préparation de la grille de correspondance entre les UE (Unité d'Enseignement) et l’expérience du candidat. Cette étape est déterminante pour maximiser les chances d’obtenir le meilleur résultat pour une VAE partielle ou totale. 
  • L’échelonnement de la remise des livrables avec une réactivité de mes référents qui a été majeure pour ma réussite.
  • La préparation et le passage au Jury qui n’est pas un point final mais au contraire une expérience très riche d’enseignements pour la suite.
Le financement de la démarche a été en partie pris en charge par le plan de formation de mon entreprise pour les frais d’accompagnement et de frais de jury.
 

 

Aujourd'hui, quel bilan dressez-vous de votre parcours de VAE ?

Le bilan est très positif et représente une expérience unique. Aucun autre dispositif ne permet aussi bien de faire le lien sur ces expériences professionnelles, associatives, personnelles et ses acquis scolaires.
 
Au-delà de la satisfaction d’avoir achevé un parcours d’études supérieures interrompu, la VAE permet d’apprendre beaucoup sur soi et de se remettre en question. Elle participe en profondeur à réaliser une introspection et comprendre comment on a acquis ses compétences. Généralement après plusieurs années à différents postes, nous ne disposons pas beaucoup d’occasion de revenir sur les méthodes employées et les résultats obtenus. La VAE le permet. C’est pour cette raison que l’accompagnement est indispensable à mon sens pour ne pas s’éparpiller et aussi évaluer la bonne mise en phase avec les attentes du diplôme.
Sans être mon objectif initial, elle m’a accordé rapidement une visibilité sur le marché. Sans elle l’accès au poste actuel que j’exerce aurait à mon sens été moins aisé.

J’en retiens donc une expérience enrichissante sur plusieurs plans dont la sphère personnelle. Il m’est important de la partager à mon entourage ou à travers ce retour d’expérience pour encourager ceux qui hésiteraient à s’y lancer.


 

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à celles et ceux qui hésitent à s'engager dans ce processus ?

A partir de mon expérience VAE, je peux énumérer et rappeler les recommandations suivantes :
  • Effectuer une prise de recul pour comprendre le but de s’investir dans cette démarche. Se rappeler de ces raisons sera une source de motivation en pleine rédaction du livret et face à la charge de travail.
  • Cibler les établissements dont le diplôme est reconnu et la possibilité d’un accompagnement.
  • Anticiper le financement de la démarche (TOEIC, frais d’accompagnement et de passage au jury, cours en ligne, frais de scolarité, déplacement pour le jury)
  • Organiser sa vie personnelle pour dégager du temps pour la VAE (phases de renseignement, entretiens conseils, rédaction des livrets, cours en ligne, impressions et compilations du livret final, préparation du jury…)
  • Prendre le temps de s’approprier le référentiel pour faire correspondre ses expériences professionnelles et ses acquis scolaires. Ne pas négliger les activités associatives et les lectures personnelles (autodidactie) en lien avec la certification visée.
  • Rédiger le livret 2 en gardant à l’esprit que les relecteurs seront aussi bien composés de spécialistes que de non-spécialistes du domaine.
  • Même si ce ne fut pas mon cas, il faut considérer que la validation partielle n’est pas un échec. Au contraire elle peut être une étape qui dans une seconde phase sera suivie de préconisation et d’un encadrement pour la validation totale.
  • Profiter de cette période pour enrichir ces lectures, la veille, participer à des séminaires ou des colloques, lire des articles. Cela donnera du contenu au livret et lors du passage au jury.
  • Dédramatiser le passage au jury qui n’est pas un contrôle des connaissances mais un réel échange dans une atmosphère bienveillante. Les membres auront des retours très instructifs sur votre livret et votre parcours.